PascalF Kaufmann

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Irène Françis Maria Seul comme un con Collombin Le Pod

Le Corbeau      et le Festival Humagne Blanche




Irène

Elle aimait tant les fleurs, s’en occuper, les arroser.

En boutons, mes ados, mes jeunets  pensait-t-elle,

Bientôt de grandes personnes curieuses, ouvertes et belles

Impotentes d’un pied mais soignées d’idéal et de bonté


Il parait que l’âme se détache et s’envole

Nous tournons les yeux vers le ciel dans l’abandon

Sans se souvenir d’autres sens où de l’autre direction

Sous nos pieds, une pousse, un souffle perce le sol

 
Dans la Genèse d’un très vieux livre tombé par terre

Des mots disent qui se glissent sous le suaire,

Qu’étant poussière, tu retourneras dans la poussière.

Puis s’incrustent dans la pierre qu’un seul iota fini dans l’air


Il parait que l’âme se détache et s’envole

Nous tournons les yeux vers le ciel dans l’abandon

Sans se souvenir d’autres sens où de l’autre direction

Sous nos pieds, une pousse, un souffle perce le sol


Elle aimait tant les fleurs, s’en occuper les arroser.

Puis se retrouvent le pied brisé, serties dans l’humus

Se résorbent, prêtes au retour, insouciantes du terminus.

Régénérée par son aïeule, une  jolie fleur semble germer.


Françis

Pour peser la peine, les chrysanthèmes

Le temps des rires, les souvenirs

Serez-vous là ?


Quand, si tout va mal, que mon journal

Titre à sa une mon infortune

Serez-vous là ?


Vous les parents, que l'on dit Grands

Pour les enfants et leurs tourments

Serez-vous là ?

 

Pour notre sorte, celui qu’elle porte

Et qui va naître, vous les ancêtres

Serez-vous là ?

 

Mais du voile noir file un espoir

De quelques cendres il faut entendre

Serrez-vous là !

Serrez-vous là !



Maria

Traduit en français par "Mon fils" ces mots en portugais dégagent une intensité singulière. La liaison o meu  - omèoeu – évoque un mouvement, un passage, un transbordement, on voit l'enfant  bercé, baladé, submergé  par la poitrine de sa mère. Va mon grand, revient mon petit.

Mais l'enfant n'est pas seul dans ces bras qu'on imagine charnus et tendres, il est accompagné de cette nostalgie lusitanienne liée à l'âme autant qu'aux tripes qu'est 'saudade'. On voudrait ajouter l'auréole d’un circonflexe solennel sur le O, mais en portugais la majesté est  portée par le chant de la langue.

Alors pour faire bonne figure, on voudrait caser un  mot gentillet et clamer "Ô mon fils chéri", mais nul besoin, tout est enmailloté dans le vocable.



S'ajoute si on observe le visage de la mère, un regard troublé, des yeux jaloux dans lesquelles se forme une goutte sèche qui trahit la  perpétuelle inquiétude à venir et que, agissant comme une loupe laisse entrevoir des fragments de l'Histoire, l'Illusion du partage du monde dont il ne subsiste qu' une fierté ébranlée et les tromperies de la religion catholique qui, au fil du temps a reussi à diluer dans les veines ibériques les pigments de La Vierge et l' Enfant avec des contraintes moyenâgeuses, mais aussi avec  la croyance hors d'âge que la famille peut compter desormais sur son messie.

Tout ça ?

Non, tout cela.
O meu filho, mon merveilleux voyage.



Seul comme un

con

comme un

être tout seul

je me retrouve

devant toi mon coeur

ce  sourire  en  dit  long

et   j’attends  ta   réaction

je laisse un peu courir le temps

j’ai trop  envie de dire mon amour

que je suis prêt, que c’est bien le moment

tu sais c’est sûr à ces mots que je susurre

que  je  t’aime  alors  voici  ma  déclaration

tu sais  c’est sûr à ces mots que je susurre

que je suis prêt, que c’est bien le moment

j’ai trop  envie de  dire  mon  amour

je laisse un peu courir le temps

et   j’attends  ta   réaction

ce  sourire  en dit long

devant toi mon coeur

je me retrouve

être tout seul

comme un

con


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