PascalF Kaufmann

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Le type du plat pays Julie S'il y a lieu


Le type du Plat Pays

Avec les pauvres vieux qu’il semblait détester,

Les flamands, les timides qu’il a fracassés,

Ou trouver cet amour, cette unique raison ?

Il vient comme une lame, seul sans fleur ni bonbon

Comme une marée sans digue qui veut anéantir,

Sur des airs menaçants, écoutez le maudire

Ce type qui ne me lâche pas.

  
Avec Frida la blonde et Mathilde qui revient

Pour danser et jouer, rire des filles et des chiens,

Danser comme une vague, une valse à  mille temps,

Danser comme une flamme, une femme et son amant.

En haut sur l’impériale une grand-mère étonnée.

Sur des airs de musette, écoutez le chanter

Ce type qui ne s’arrête pas.

  
La couleur s’est pendue et sur tous les clichés,

Sur des photos noir blanc, un visage d’affamé

Son regard de brumes sous un front trop plissé ;

Voit-il la Fanette, Jef, ou un ami pleurer ?

Avec infiniment de tendresse à  offrir,

Sur l’air d’accordéon, écoutez le souffrir

Ce type qui ne se résigne  pas

 
Mais l’homme de la Mancha n’éprouva plus de peurs,

Et sans peur, sans raison, chez ces gens là  on meurt.

La plaine fumante tranchât : «c’est fini,  au suivant».

Les fils de Novembre le  verront plus chantant.

Avec ses airs, ses chants, ses hymnes  de martyre,

Avec ses airs vivants écoutez le mourir

Ce type qui ne me quitte pas.




S'il y a lieu

S'il y a lieu de vous rencontrer
Je vous rencontrerai
S'il y a lieu de vous parler
Je vous parlerai
S'il y a lieu

S'il y a lieu de vous revoir
Je vous reverrai
S'il y a lieu de vous promener
Je vous promènerai
S'il y a lieu

S'il y a lieu de vous écouter
Je vous écouterai
S'il y a lieu de vous aider
Je vous aiderai
S'il y a lieu

S'il y a lieu d'être attristé
Je vous consolerai
S'il y lieu d'amitié
Je vous en donnerai
S'il y a lieu

S'il y a lieu de vous aimer
Je me désisterai
S'il y a lieu de vous aimer
Suis trop épris de liberté


Julie

Avec le temps...

Avec le temps,va n'oublie pas                
Après des mois de mère tu découvres la terre 
Dans ce nid de rose laine et d'odeur de bébé
Une petite chose fragile sa maman et son père
Avec le temps...                        
Avec le temps, va, n'oublie pas    
On t'aurait bien bouffée comme on croque des merveilles
On donnait toutes ses nuits pour un cri pour un bruit
Et l'on prenait son pied à  guetter ton réveil
Se saouler de tes rires sous les guili-guili
Avec le temps tout s'évanouit

Avec le temps...
Avec le temps, va n'oublie pas
A quatorze ans te voir sapée comme une barbie
Hé dis, tu ne vas pas sortir comme ça quand même
Trop de rouge et trop de fard et si peu d'habits
Avec le temps...
Avec le temps, va n'oublie pas
Et le soleil se couche sur ton adolescence
Et c'est l'ombre d'une femme qui me fait frisonner   
La tendresse,je l'oublie bridé par la prudence
Mais je garde des gestes pour te réconforter 
Avec le temps va tout va bien
    
Avec le temps...        
Avec le temps, va n'oublie pas 
T'es si jolie bien sûr, mais je maudis le temps  
Des rapliques de brigands qui volent mon ingénue
Et laissent que la poussière de ce bonheur perdu.
Avec le temps...        
Saleté de temps, va! tu t'en va
Tu t'envoles comme une bulle qu'on voudrait par un souffle
Juste encore escorter mais qu'on ne fait qu'éloigner
Alors tu disparais comme des cris qui s'essouflent         
Les reliques de hourra du jour ou tu es née  
Alors vraiment, tu t'en va déja ma Julie


Léo

Vient mon fils j’aimerai bien discuter avec toi

méditer sur la vie et ses lois                       

Mais n'y'a-t-il dans ta tête dans le jour qui s'apprête

que l'espoir de la nuit et ses fêtes ?                               

Et fané sous la couette t'entends pas d’autr’ appels

Que le bruit de tes potes qui t’rappellent,

Faire le r’nard le relou et finir comme un âne

à brouter au pré de Marie-Jeanne

Alors qu’une autre dame laisse couler ses larmes

Tu te retrouveras un jour comme nous vieux et sans arme  

nourrissant dans leurs âmes l’espoir pour leur enfant

d’un futur gagnant

 

J’suis passée en silence si souvent prés de toi

mais tu kiffes les autres tant qu'y en a

J’aime chez toi ce mélange de trappeur jurassien

et ce look d’empereur autrichien

J’aime l’éclat de ton rire, ton sourire me fait rire

Mais je suis qu’un fantôme qui soupire,

je me brise sur le roc de ton air désinvolte

J’aime tes mots et j’en fait la récolte

Mais leurs tons exclusifs m’effacent comme une gomme

Si sûrement la femme est l’avenir de l'homme

je donnerai alors ma vie en présent

pour un futur gagnant

 

T’a l’impression de trouver ta voie

devant le public tant qu'y en a

Un beau rôle, faire le drôle et clamer dans le soir,

et tragique, décliner des " je t’aime "

rêver comme Archimède des heures dans sa baignoire

s’écrier Eurêka ! J’ai fini mon poême !

Au cinoche, dès que t’a vu Astérix, Cléopâtre

la vie est devenue un théâtre

ou t'a pas pu trouver des grolles à tes grands pieds

En changeant de Molière et tu vas bien trouver

le seul rôle important que la vie attend

pour un futur gagnant

 

A s'asseoir sur l’sofa cinq minutes avec toi

Et regarder Manchester-Benfica

Et manger plein de crêpes avec du Nutella

Se souv’nir des copains du Floria

Retrouver les ambiances des récrés du lycée 

Et penser au village portugais

La maison la cuisine où ton grand père vivait

Te raconter enfin qu'on est là

ta grand’ sœur tes amis tes voisins    

tous ici on te souhaite pour tes dix-huit ans

un futur gagnant

Un futur gagnant